RESPIRE, TU COURRAS AUSSI VITE QUE TA MERE

RESPIRE, TU COURRAS AUSSI VITE QUE TA MERE

Et surtout tu auras plus de chance d’échapper aux prédateurs

                  La vitesse de course et la possibilité de maintenir cette vitesse dépendent chez l’homme de plusieurs paramètres, comme le développement de la musculature, la taille du sujet, l’efficacité cardiaque, le poids… mais avant tout des capacités d’oxydation des mitochondries.
C’est en effet à ce niveau que le très fameux cycle de Krebs et la chaîne respiratoire assurent la réoxydation des transporteurs de protons (NADH2) pour donner l’ATP, énergie chimique du muscle.
Ce paramètre peut être aisément apprécié, et seulement apprécié avec une marge d’erreur non négligeable) par la mesure de la consommation maximale d’oxygène ou VO2 max. lors d’épreuves réalisées en laboratoire.
Nous ne sommes pas égaux dans nos capacités à courir, qu’il s’agisse de comparer une population à une autre, ou des sujets au sein d’une même population. Certaines populations comme des Kenyans ou les Ethiopiens présentent des dons innés (sans entraînement particulier) pour ce type d’activité.
Le développement de la génétique et notamment des connaissances sur le génome mitochondrial permet maintenant d’expliquer en partie ce phénomène par un codage d’enzymes appartenant à la chaîne respiratoire plus efficaces dans la production d’énergie (enzymes du cycle de Krebs et oxydoréductases de la chaine respiratoire).
C’est donc par transmission des gènes mitochondriaux que les capacités plus ou moins grandes d’oxydation sont transmises à la descendance. A partir de cette observation il est légitime de s’interroger sur la pression sélective ayant promu certains groupes ethnique pour ce phénotype. Soit ces, ou cette mutation, est apparue dans des isolats culturels et ethnique de population et s’est transmis de générations en génération comme caractère neutre (ni avantage, ni désavantage), soit s’est trouvé sélectionné comme critère avantageux (pour la chasse ou pour échapper aux prédateurs), favorisant ainsi ceux qui en étaient porteurs.

                        Le mécanisme intime de cette transmission intéresse naturellement beaucoup les sélectionneurs qui peuvent espérer trouver chez les enfants de parents doués spontanément pour le marathon, le ski de fond, le triathlon, le 10 000 mètres….) les qualités physiques requises pour en faire des champions, encore faut-il bien comprendre qui a transmis les gènes, le père ou la mère. Un rappel assez simples des mécanismes de fécondation de l’ovule par le spermatozoïde sélectionné, répond à cette question.

                 Lors de la fécondation les mitochondries du spermatozoïde se trouvent dispersées, laissant ainsi l’œuf se développer avec les seules mitochondries de la mère. Ce sont donc les qualités oxydatives de la mère, et elles seules, qui sont transmises aux enfants. Ce phénomène rarissime de transmission (outre les caractères transmis par les chromosomes sexuels) peut donc être l’objet d’un processus sélectif original ne s’appliquant que sur les génitrices.

Si l’on veut pouvoir prédire les qualités spécifique à la course d’un enfant (peu importe le sexe), c’est donc la mère qu’il faut tester.