SYNDROME DE LUCY

LE GENOU DE LUCY

BIPÈDE PAR LE CRANE

LA BIPÉDIE C’EST LE PIED

LE SYNDROME DE LUCY

Paul Pilardeau

Le système ostéo-musculaire constitue naturellement un outil très intéressant pour l’étude de l’évolution et des pathologies qui s’y rapportent. La description des pièces fossiles ainsi que les travaux d’anatomie comparée portant sur les espèces contemporaines permettent de mieux comprendre comment Sapiens sapiens s’est peu à peu hissé à son niveau actuel d’évolution. Cependant, noblesse oblige, les noms qui sont donnés aux éléments du squelette humain ne sauraient être les mêmes que ceux des animaux. Cette double nomenclature, zoologique et humaine (cette dernière étant réservée à la médecine) pose évidemment dans la compréhension des mécanismes évolutifs quelques difficultés. L’étio-paléo-pathologie étant une science médicale, ce sont donc les termes d’anatomie humaine qui seront utilisés, en précisant cependant, à chaque fois que cela paraît utile à la compréhension, le nom latin utilisé par les biologistes pour désigner l’objet de l’étude. Le système ostéo-articulaire tel qu’il se présente chez les vertébrés modernes a été l’objet de multiples transformations. Cependant ces modifications peuvent êtres regroupées en plusieurs grands types pour aider à la compréhension du schéma corporel actuel.

En ce qui concerne le squelette on peut noter :

               Une spécialisation par modification de la forme et de la taille de certains os adaptés à une fonction précise (nageoire des pinnipèdes, tarse des équidés…).

                      Une migration de certains os (osselets de l’oreille moyenne, clavicule…).

                     Une diminution du nombre total des os depuis les premiers crossoptérygiens, par fusion (scaphoïde, astragale) ou par disparition pure et simple (coracoïde et scapula, nombre de vertèbres…). Toute perte est par définition irréversible, un os disparu ne peut plus réapparaître chez les descendants l’espèce concernée.

A ces modifications osseuses, sont associées des transformations musculaires, tributaires de la mise en place ne nouvelles exigences physiologiques. Les principales concernent :

                 Des transferts d’insertion du fait de la disparition ou de la modification d’une pièce osseuse.

                Des changements de fonction. Certains muscles antigravitaires perdant cette fonction au profit d’une autre (abdominaux, muscles périnéaux).

                  Des modifications de structure (la qualité et la quantité des fibres musculaires composant un muscle pouvant être variable suivant son utilisation).

          Des allongements ou au contraire des raccourcissements de faisceaux musculaires.

                  Des fusions (c’est le cas pour le triceps sural chez l’homme) ou au contraire des divisions d’un muscle en plusieurs faisceaux musculaires (sousépineux/petit rond).

                Des transformations en ligament de certaines parties du muscle (c’est ce qui peut être observé avec le petit pectoral).

                    Des disparitions du fait de la perte de fonction (plantaire grêle chez l’homme).

Comme pour les os, il n’existe pas de muscles supplémentaires, tous découlent des premiers muscles mis en place chez les poissons.
Les articulations elles aussi ont subit de profonds remaniements, secondaires aux diverses mutations osseuses. Les principales transformations sont en rapport avec :

                     La perte d’une fonction du fait de la disparition d’une articulation alors que le système ligamentaire persiste (ligament acromio-coracoïdien).
          Un changement complet des contraintes fonctionnelles (les articulations vertébrales subissent des forces perpendiculaires aux forces initiales).
 L’apparition de nouvelles articulations par migration osseuse (c’est le cas des osselets).

Il est clair que ces transformations anatomiques tiennent parfois plus du bricolage adaptatif que d’un processus naturel sélectif. En ce qui concerne le squelette et les muscles les critères retenus comme avantageux au regard de la pression sélective se rapportent généralement une fonction parfois assez éloignée du nouveau phénotype anatomique. Ainsi, si la mutation concernant la non postériorisation du trou occipital est à l’origine de la marche bipède, facteur évolutif certain, les autres mutations en rapport avec ce nouveau mode de déplacement n’ont touché qu’un nombre restreint d’éléments en concernant la nouvelle biomécanique mise en place. Appliquée aux os du crâne, cette conception explique clairement que l’augmentation de la taille du sphénoïde ou des temporaux n’ont en rien changé l’intelligence de l’individu.

C’est en constatant le nombre important d’inadaptations notoires concernant l’Homo sapiens sapiens à la pratique des activités physiques et/ou sportives, qu’est né en 1987 le Syndrome de Lucy, premier élément de ce nouveau mode de réflexion qui deviendra dix ans plus tard l’étio-paléo-pathologie. Pour simplifier la compréhension des différentes parties de l’étude du squelette et de sa physiologie, les os, les articulations et les muscles seront étudiés simultanément, éléments fonctionnels par éléments fonctionnels. Seuls seront retenus les éléments à l’origine de pathologies modernes ou susceptibles d’expliquer la mise en place et l’évolution de la structure considérée.

Etiopaléopathologie du crane et de la face

Etiopaléopathologie du membre supérieur

Etiopaléopathologie du membre inférieur

Etiopaléopathologie  du rachis

Le genou de Lucy